Aujourd'hui, nous sommes le :
Page d'accueil » Faits et arguments » Monde » La situation après la demande de reconnaissance et (...)
Version imprimable de cet article Version imprimable
La situation après la demande de reconnaissance et d’admission à l’ONU de l’Etat de Palestine
Par Taoufiq Tahani

La situation actuelle et le travail de sape systématique israélien

Depuis près de 20 ans et la tenue de la conférence de Madrid, la direction palestinienne a opté pour les négociations bilatérales avec Israël. Ces négociations ont abouti aux accords d’Oslo en 1993 et à l’instauration d’une autorité palestinienne pour une période intérimaire de cinq ans. Un accord final devait être conclu au bout de cette période intérimaire sur toutes les questions liées au conflit israélo palestinien, dont celui des réfugiés. A l’époque, il y avait environ 100.000 colons dans les territoires occupés et les palestiniens bénéficiaient d’une certaine liberté de mouvement.

Les accords d’Oslo, comme d’ailleurs la « Feuille de route » qui devait conduire à l’établissement d’un état palestinien en 2005 et la conférence d’Annapolis de 2007 qui avait scellé un accord entre Israéliens et Palestiniens pour conclure un traité de paix avant fin 2008, n’ont été acceptés par les israéliens que dans le but de gagner du temps et de créer une situation de fait accompli, rendant impossible la solution à deux états telle que le préconise le droit international.

Ces négociations bilatérales ont été catastrophiques pour les palestiniens. Non seulement ils n’ont rien obtenu en échange mais, au contraire, ils ont vu leur territoire grignoté par la colonisation, leur économie détruite, une forte répression avec des assassinats, des blessés et des prisonniers par milliers. Ils ont sombré dans une lutte interne dévastatrice offrant ainsi aux israéliens la plus grande victoire stratégique de ces dernières décennies. Deux tendances, impossible à concilier, ont dominé la scène palestinienne ces dernières années : celle dominée par le Fatah, qui avait abandonné toute sorte de résistance en misant tout sur les négociations directes sous parapluie américain et l’autre, dominée par le Hamas qui ne jurait que par la résistance armée sans se donner les moyens de la mener et en écartant toute idée de négociation, ce qui ne les a pas empêché de participer au gouvernent de l’Autorité Palestinienne, fruit des négociations d’Oslo . Une troisième voie existait pourtant mais pas assez forte pour rassembler autour de ses choix à savoir : développer la résistance populaire non violente, car elle répond à une asymétrie dans les rapports de force et créer les conditions pour une vraie négociation avec un arbitrage international obligatoire.

Pendant ces longues années de négociations, Israël faisait croire au monde entier, et le plus souvent sans être contredite par les négociateurs palestiniens, que les pourparlers avançaient à grand pas et qu’il fallait laisser les deux parties continuer la négociation sans intervention extérieure pour éviter de saper les efforts accumulés et les concessions faites de part et d’autre.

Mais en réalité, Israël continuait de bétonner les territoires occupés en faveur des colons, de déposséder les palestiniens de leur terre, leurs sources d’eau et de tout avenir, détruire des quartiers palestiniens entiers pour y construire des colonies. Israël a construit durant ces années de négociations un mur long de 800 km, et le nombre de colons dans les territoires occupés a été multiplié par cinq, passant à 500.000 colons, dont 2 sur 5 à Jérusalem-Est.

Les Etats-Unis et l’Europe n’ignoraient pas la détérioration de la situation. Ils en sont souvent informés, et d’une façon très précise, par leurs chancelleries sur place. Leurs interventions se limitaient à rappeler aux deux parties la nécessité de « négocier sans condition » et, lorsque la situation se compliquait, ils créaient des outils qui n’ont aucune base juridique tel que le « quartet » ou la « feuille de route » pour calmer l’impatience des palestiniens en leur promettant un état dans les quelques années qui auront suivi la création de l’outil et en évitant soigneusement que les négociations se fassent dans le cadre le plus naturel et le plus légal, c’est-à-dire sous l’égide de l’ONU. Aucune pression n’est envisagée par l’UE ou les Etats-Unis pour contraindre Israël à effectuer le moindre effort. Israël se voit même récompensée par des cadeaux précieux tels que l’admission à l’OCDE, le rehaussement continu de son statut auprès de l’UE, une impunité totale même lorsque les crimes israéliens sont qualifiés de crimes de guerre, voir un crime contre l’humanité par des rapports onusiens.

La direction palestinienne, soumise à de fortes pressions occidentales et à une dépendance financière finissait toujours, après une brève « révolte », par rentrer dans le rang. Le plus souvent en acceptant de retourner à la table avec des conditions encore plus humiliantes. En effet, le parrain américain et ses alliés d’Europe ont toujours travaillé sur la base des exigences israéliennes, accepté en les justifiant les “lignes rouges” israéliennes en insistant d’une façon absolument anormale sur les « préoccupations israéliennes de sécurité ». Un alignement aveugle sur les positions israéliennes, coloré parfois et dans le but d’avoir une crédibilité de quelques « regrets » ou « préoccupations » au point qu’on finit par se demander qui occupe qui ?

Le négociateur palestinien a tout essayé et connu toutes les combinaisons possibles qu’on peut former avec les républicains ou démocrates, côté américain et les travaillistes, le Likoud, Kadima ou l’extrême droite, côté israélien. Des « poses » pour les négociations ont été décrétées lors des élections aux Etats-Unis ou en Israël pour les reprendre avec une nouvelle équipe qui exigeait de repartir de zéro et d’oublier toute promesse consentie par l’équipe précédente.

Pourquoi les palestiniens se sont dirigés vers les Nations Unies ?

Soixante-quatre ans après le partage de la Palestine mandataire et après autant d’années de privation des palestiniens des droits les plus élémentaires, l’aspiration à avoir un Etat de Palestine indépendant et souverain dans ses frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale ne constitue aucunement une demande excessive. D’autant que la solution à deux états est systématiquement sapée par la partie israélienne et les changements imposés sur le terrain par les politiques israéliennes menacent de plus en plus la possibilité de cette solution qui est la seule fondée sur le droit et la légalité internationaux.
Israël se moque du droit. Il n’accorde aucune attention ou respect aux décisions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblé général des Nations Unies. Toutes les agences de l’ONU, y compris la Cour Internationale de Justice, et leurs recommandations pour tout ce qui concerne la présence d’Israël, sa politique et son administration des territoires occupés sont ignorées avec arrogance et mépris.
Israël a poursuivi son défi de la légitimité internationale et du Droit international en prétendant que les terres occupés sont des terres en litige, sur lesquelles ne peuvent être appliquées ni la convention de La Haye de 1907, ou la quatrième convention de Genève de 1949, ni le droit des conflits armés. C’est ainsi que la décision de la Cour Internationale de Justice du 9 juillet 2004, concernant le Mur d’annexion fut délibérément ignorée.

Le vent de liberté qui a soufflé sur le monde arabe a créé une nouvelle donnée : la situation qui prévalait, celle d’un état israélien au dessus de la loi et de régimes arabes corrompus au service des Etats –Unis et de leur allié israélien commençait à être remise en cause. Les égyptiens n’acceptent plus que leur pays serve de base pour étouffer la population de Gaza. La Palestine n’a pas été au cœur des revendications des révoltés mais elle était dans leur esprit. Les choses ne changent que timidement mais ils ont, désormais, pris une direction contraire aux appétits israéliens. Le mouvement de jeunes palestiniens commença à réclamer l’unité palestinienne et des pressions se sont exercées sur les principales composantes palestiniennes pour accéder à cette revendication qui est une condition nécessaire pour la réalisation des objectifs nationaux du peuple palestinien. La réconciliation a été annoncée, il lui reste maintenant a être appliquée.

Le réveil arabe a mis en relief, sans que cela soit planifié, le conflit israélo-palestinien. C’est la question centrale, cruciale de notre époque dans la région. Les peuples appelant à la dignité, à la justice et à la liberté en Tunisie, en Egypte, en Lybie, en Syrie et dans tous les autres pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont donné de l’espoir au peuple palestinien.

Plusieurs pays d’Amérique Latine ont reconnu l’Etat palestinien et milité pour sa pleine adhésion à l’ONU. Ils ont rejoint les pays qui avaient accédé à la demande palestinienne en 1988, après la déclaration d’indépendance de la Palestine.

Ces bouleversements ont crée une nouvelle situation favorable aux palestiniens et isolant de plus en plus Israël, perçu, à juste titre comme obstacle à la paix et à la sécurité dans le monde. Il était alors devenu urgent pour la direction palestinienne de prendre une initiative offensive qui lui permettrait de remettre la question palestinienne et les revendications légitimes du peuple palestinien au centre des préoccupations internationales et de déposer ce dossier entre les mains de l’ONU, la seule structure ayant les instruments de droit nécessaires pour imposer une paix juste.

La partie Palestinienne devait rappeler à la communauté internationale, en commençant par le "quartet", et en passant par le Conseil de Sécurité et l’Assemblée générale, et l’ensemble des agences des Nations Unies, la « déclaration d’indépendance des colonies en 1960 » et la Convention internationale de 1956, pour mettre fin au colonialisme et à toutes les formes de discrimination raciale pratiquées contre les palestiniens.

Personne ne misait sur un changement significatif sur le terrain avec cette initiative et tout le monde savait que « cela n’amènera pas une solution immédiate » estimait Ahmed Khalidi, ancien négociateur palestinien qui enseigne au collège St Antony à Oxford avant d’ajouter « Peut-être qu’il y aura des tensions. Mais cela permettra au moins de traiter d’Etat à Etat et Israël sera alors clairement considéré comme puissance occupante. »
Après douze mois de blocage du prétendu « processus de paix » à cause de la politique israélienne, l’Organisation de Libération de la Palestine a annoncé, dans l’espoir de sortir de l’impasse, qu’elle demanderait au Conseil de sécurité de l’Onu de reconnaître l’indépendance de la Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. La demande palestinienne a insisté pour que, même en cas de reconnaissance, l’OLP resterait l’unique et légitime représentant du peuple palestinien jusqu’à l’aboutissement à un accord final sur tous les sujets, celui des réfugiés compris.

La position et les menaces israéliennes

La position d’Israël, exprimée par Netanyahou lors de son discours devant l’assemblée générale des Nations Unies est très claire. Netanyahou considère que la reconnaissance du nouvel Etat palestinien ne serait pas réalisée lors d’un sommet des Nations Unies mais à travers des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens. Pour lui, c’est le seul moyen d’aller de l’avant. Il précise toutefois que si les négociations qui ont perduré n’ont abouti à rien durant ces vingt dernières années, c’est à cause des réticences palestiniennes à comprendre les exigences Israéliennes légitimes vis-à-vis de leur sécurité. On comprend mieux son message lorsque son gouvernement annonce dans la foulée de la demande palestinienne la construction de 1100 logements dans la colonie de Jilo à Jérusalem-Est. Pour lui il n y a rien d’anormal : « Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de nouveau. Nous planifions à Jérusalem, nous construisons à Jérusalem, un point c’est tout, de la même façon que les gouvernements israéliens l’ont fait depuis la fin de la guerre de 1967 » avait-il répondu aux nombreuses condamnations de la communauté internationale. Il exprime de façon un peu moins cruelle ce que son vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon dit tout haut : "De toute façon, il est clair pour tout le monde que ces blocs feront partie intégrante de l’Etat d’Israël. Nous aurions préféré que cela se fasse dans le cadre d’un accord mais les Palestiniens, en s’adressant à l’ONU, ont violé tous les accords, auxquels nous ne sommes plus liés". Et il a ajouté : "L’annexion des blocs nous permettrait d’éviter de déclencher des problèmes dans le monde à chaque fois que nous construisons le moindre bâtiment. Au moins les choses seraient claires". Après l’annexion, non reconnue et condamnée par la communauté internationale, de Jérusalem-Est, Israël affirme clairement son intention d’annexer les blocs des colonies, qui sont toutes illégales au regard du droit international. Cette mesure, qui est présentée comme une mesure de rétorsion contre la demande palestinienne, constitue en fait le centre de la politique israélienne depuis toujours.

Les israéliens ne veulent pas d’un état palestinien avant de finir de dessiner leurs frontières et ils ont besoin de temps pour bien se servir. Le demande palestinienne menace leurs plans, d’où les nombreuses tentatives d’intimidations et de pressions. Donnons en quelques exemples :
1) Le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, avait averti, tout en affirmant qu’ "il n’y aura pas de gel même pour un seul jour", que la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU ne resterait pas sans réponse tandis que son adjoint proposait l’annexion de colonies en Cisjordanie en guise de sanction.
2) Le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Danny Ayalon a prévenu qu’une demande d’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU marquerait la fin de tous les accords conclus avec les Palestiniens.
3) Le ministre israélien des Finances, Yuval Steinitz, menace l’Autorité palestinienne de mesures de rétorsion économique en déclarant, dans une interview accordée à Reuters, que son gouvernement pourrait cesser de collecter les taxes notamment douanières qu’il perçoit au nom de l’Autorité palestinienne. Ces taxes représentent les deux tiers du budget de l’AP.

Aucune voix européenne ou américaines officielle n’est venue condamner ou dénoncer ces menaces unilatérales, illégales. Seule la volonté palestinienne de vouloir associée le monde entier à une vraie solution pour une paix juste et durable est considérée, contre toute logique, comme un acte unilatéral.

La volte-face de Obama et son alignement sur la politique israélienne

« La Palestine membre de l’ONU », lors de la dernière assemblée, Barack Obama avait laissé entrevoir cette possibilité : « Quand nous reviendrons ici dans un an, nous pouvons avoir atteint un accord qui conduira à un nouveau membre des Nations unies – un Etat indépendant et souverain de Palestine vivant en paix avec Israël. ». Obama paraissait aux yeux de beaucoup de palestiniens comme crédible. Ils n’avaient pas oublié son discours du Caire le 4 juin 2009, dans lequel il avait fustigé la colonisation européenne du Moyen-Orient, rappelé ses origines africaines, évoquant son père et les générations de Musulmans qu’avait comptées sa famille, vanté le message de paix exalté par le Coran et condamné l’occupation et la colonisation israélienne en Palestine, les humiliations infligées à la population arabe et la violation des traités internationaux par Israël. Le même Obama avait rappelé que la paix ne pouvait se faire que sur la base du droit en rappelant la nécessité de la solution à deux états sur la base des frontières de 1967. Les palestiniens avaient été bien servis de paroles mielleuses et uniquement de paroles avant de recevoir les menaces de cessation d’aide financière s’ils ne renonçaient pas à leur projet de Septembre. Obama avait déjà opposé son veto en Février à une résolution du Conseil de Sécurité qui prévoyait la condamnation de la poursuite de colonisation par Israël. Il avait également été humilié par Netanyahou, lors du passage de ce dernier devant le congrès américain. Alors qu’il avait contredit Obama sur tous les points de son plan : Jérusalem, frontières de 1967, colonisation…. Il s’est fait ovationné par les élus américains, républicains et démocrates, qui l’auraient de toute façon applaudi même s’il leur avait récité la bible au lieu de leur servir un discours.

Obama est devenu l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis comme l’ont qualifié certains journaux américains. L’alignement presque systématique sur les positions les plus extrémistes israéliennes est devenu sa seule politique concernant le conflit israélo-palestinien. Il a exercé des pressions inimaginables sur la direction palestinienne pour l’empêcher d’aller à l’ONU. Il ne souhaite en réalité pas utiliser le droit de veto pour ne pas ternir davantage l’image américaine dans le monde arabe. C’est certainement une cause perdue. La position concernant la Palestine constitue le thermomètre de sincérité ou non aux yeux des populations arabes.
En effet, proposer aux palestiniens de se remettre à la table des négociations avant une reconnaissance de l’ONU est d’un cynisme total, puisque le gouvernement israélien a été élu sur un programme où le compromis n’est pas envisageable

La France, humiliée par Israël, fuit ses responsabilités

Dans le discours, le gouvernement français plaide depuis longtemps en faveur d’une solution au conflit. Sarkozy a lui-même rappelé en 2009, que la reconnaissance de l’Etat palestinien constitue un élément important pour la paix dans le monde. Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que la reconnaissance par l’Union européenne de l’État palestinien, en l’absence d’accord de paix avec Israël, est "une hypothèse qu’il faut avoir en tête". "Reconnaître l’État palestinien tout seul, cela ne sert à rien. Il faut le faire ensemble", avec les autres pays de l’Union européenne, a déclaré le chef de la diplomatie, lors d’une audition devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. "Nous n’en sommes pas là mais, personnellement, je pense que c’est une hypothèse qu’il faut avoir en tête", a-t-il ajouté. Cette position avait été exprimée à plusieurs reprises par les responsables français. Mais également par l’UE qui avait déclaré qu’elle reconnaitra l’Etat palestinien le « moment venu ». Soixante-quatre ans après le partage du 29 Novembre 1947, faudrait-il encore attendre ? Chez certain pays européens, très hostiles aux revendications du peuple palestiniens, ce moment ne viendra jamais sans l’aval américain et israélien. La France a obtenu des réponses positives palestiniennes à toutes ses propositions. Elle a tenté de transformer une conférence de donateurs en une conférence de paix. Cette proposition française, acceptée elle aussi par la partie palestinienne, a essuyé un échec retentissant. C’est par un non sec que Netanyahou et Obama ont répondu aux tentatives françaises. Cette humiliation était attendue, car lorsqu’on s’éloigne du droit, on prend des risques.

Contrairement à ses promesses et à ce qui a été attendu de sa part, la France a trahi ses engagements. Elle a dit vouloir à tout prix que l’Europe parle d’une seule voix sur cette question où il s’agit simplement d’appliquer le droit. La France n’avait pas toujours eu besoin de l’unanimité européenne pour mettre en œuvre sa politique étrangère. Le cas de l’intervention en Lybie n’avait pas bénéficié de cette unanimité. Elle n’avait même pas été recherchée, alors qu’il s’agissait de guerre. Le refus de participer à la guerre contre l’Irak avait divisé les européens. L’histoire a montré que dans ce cas la France avait raison de ne pas suivre un certain nombre de pays européens comme la Grande Bretagne, l’Italie et autres pays de l’UE. La crédibilité de la France serait gravement entamée si elle ne reconnaissait pas sans tarder l’État de Palestine et ne contribuait pas à son admission comme membre à part entière des Nations-Unies. La France ne doit pas venir au secours des Etats-Unis pour leur éviter d’utiliser le veto. Non, la France ne doit pas servir de soupape à la politique aventuriste américaine.

Non Messieurs Sarkozy et Juppé, la Palestine demande un siège aux Nations-Unies et non un fauteuil roulant comme vous êtes entrain de le lui proposer. Lorsque vous demandez aux palestiniens d’accepter le statut d’un état non membre et en plus amputé de plusieurs droits tels que la saisine de la justice internationale, vous vous éloignez du droit et vous n’honorez ni la responsabilité de la France ni le souhait de 82% de français qui sont pour la reconnaissance d’un état palestinien avec 62% qui le veulent tout de suite.

Messieurs Sarkozy et Juppé, la France doit tout faire pour que la Palestine devienne un membre à part entière des Nations-Unis, car cette reconnaissance permettra d’engager la négociation sur de nouvelles bases : l’ État d’Israël devra traiter avec un État légitime comme lui, dans le cadre de l’ONU et sur la base des résolutions de cette dernière. Ce faisant, elle aidera, avec l’indispensable mobilisation des opinions, à faire prévaloir dans le règlement final l’ensemble des droits du peuple palestinien, tels que les prévoit le droit international, y compris le droit au retour garantie par la résolution 194.


Rechercher

Fil RSS

Pour suivre la vie de ce site, syndiquez ce flux RSS 2.0 (lisible dans n'importe quel lecteur de news au format XML/RSS).

S'inscrire à ce fil S'inscrire à ce fil