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De la nécessité de rejouer Brecht
Par Jacques Barbarin

Nous vivons une époque binaire. C’est ou Macron ou Le Pen. Ou Trump ou Poutine. Ou le commerce européen ou le commerce chinois. Ou Bachar El Assad ou Daesh. Ou fromage ou dessert. Et si nous ne voulions ni l’un ni l’autre ?

Quitte à écouter, écoutons les poètes. Et, parmi eux, ceux dont la parole est aussi nécessaire que l’électricité et le gaz, pour reprendre la parabole de Jean Vilar, les poètes dramatiques. Ils ne nous disent pas la solution, ils nous montrent le chemin. De ces prophètes, le XVIème siècle a eu Shakespeare. Le XXVIIème, Molière Le XIXème, Tchekhov. Le XXème, Brecht.

Léo ferré disait : Nous vivons une époque épique, et nous n’avons plus rien d’épique. Encore moins maintenant. Maintenant, nous avons besoin de réentendre Brecht. Pas de nous ré enchanter, non, simplement de réentendre Brecht.

Dans le n° de janvier-Février de la revue Europe, consacré à Brecht, Georges Lukas, dans sa contribution, parle de Brecht comme un anti dogmatique. Il dit : Brecht nous laisse l’héritage d’une œuvre à la pensée profonde, aux idées grandes, aux sentiments élevés et en même temps d’une audacieuse originalité de forme… Négation de tout schématisme dans l’art, anti dogmatisme par excellence. Brecht cherchera et rencontrera dans sa terrible recherche et sans concessions, de nouvelles formes artistiques pour un nouveau contenu qui s’impose à notre époque(c’est moi qui souligne).

Mettre en scène Brecht c’est mettre en scène une pensée nécessaire, à l’époque comme à la nôtre, surtout à la notre. Où es notre épique ? Cette incessante extension du domaine de la bienséance finira par nous faire périr d’ennui. La dénonciation des injustices, c’est très bien, mais ça ne fait rire personne alors que la transgression des interdits est l’un des meilleurs ressorts comiques qui soient.

Jamais sa pensée [celle de Brecht] ne se meut sur le plan de l’abstraction poétique : c’est à la fonction sociale de théâtre qu’il pense. Le but qu’il veut atteindre, c’est une forme qui provoque la confrontation de public avec le contenu, les idées de la pièce. Paul Rilla, in n° de janvier-Février de la revue Europe.
Les colons de la connaissance, qui opposent le plaisir à l’intellectualité, répétant le vieux mythe réactionnaire du cœur contre la tête, de la passion contre le raisonnement et qui n’imaginent pas que la connaissance puisse être délicieuse, ceux-là sont nos ennemis (Patrik Saytour).
Brecht n’oppose pas plaisir et intellectualité, chez lui la connaissance est délicieuse ? N’est-ce pas, Galilée ?

Article Paru dans le Patriote Côte d’Azur, semaine du 15 au 22 mars
Une compagnie niçoise me répond, aujourd’hui 15 mars Brecht, oui ! Ça fait longtemps que je rêve de monter l’Opéra de 4sous... peut-être, un jour…...
J’ai vu Galilée au Français mis en scène par Vitez, je l’ai revu dans la Cour du Lycée St Joseph en Avignon par Sivadier, dans la même cour j’ai vu La mort de Danton mis en scène par Thomas Thomas Ostermeier, à l’opéra d’Avignon j’ai vu Arruro Ui par la Schaubühne de Berlin et j’en passe et j’en oublie… Tout cela c’était au XXème siècle. Vivement le XXIème !


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