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Les surréalistes et la Bretagne
Par Rémi Boyer

Dans la préface de ce livre, qui rend notamment hommage à Jean Markale, Marc Petit rappelle qu’après s’être intéressés à la psychanalyse et au communisme, deux échecs, c’est vers le fouriérisme et les différentes expressions de la Tradition, notamment bretonnes, qu’André Breton et ses compagnons se tournèrent. « L’art et la culture du monde breton, nous dit-il, allaient devenir pour André Breton, réassumant symboliquement son patronyme, une des références les plus constantes de sa pensée, mais aussi l’objet d’une passion qui poussera le collectionneur invétéré, à acquérir, dans les quinze dernières années de sa vie, nombre de monnaies gauloises, principalement armoricaines, à côté de modestes et plus récentes productions d’art populaire… » L’influence de Jean Markale sur André Breton et le surréalisme fut certaine pour échapper à ce que Marc Petit désigne comme « l’ordre romain » et explorer de nouveaux modes de vie. Pour les auteurs, « La dynamique surréaliste peut se clarifier ainsi, par le signe ascendant  : plus de liberté intérieure, plus d’invention exploratrice, plus de beauté, plus de merveilleux et plus d’amour. » Cela pourrait sembler un programme digne du mouvement new-age le plus diluant s’il n’y a avait la suite : « Pour cela, faire éclater la morale bourgeoise, les barrières psychologiques de la culpabilité, les systèmes hiérarchisés matérialistes, le conformisme ambiant, les idées reçues et les aberrations entretenues par les clichés jacobins médiatisés, enfin tout le small talk de la conversation mondaine… »

Le livre rend compte de l’émergence de la Bretagne dans la pensée et dans les œuvres des surréalistes. En 1949, André Breton rencontre Jean Markale et avec lui la poésie celtique et les mythes fondateurs de la Bretagne comme pensée magique et créatrice. Les surréalistes semblent avoir noué une relation singulière avec « le paysage breton d’une autre époque », « ce pays oublié dans les brumes gracquiennes, dénudant brusquement ces invisibles contours ».

L’ouvrage rend compte des rencontres nombreuses de surréalistes ou de proches du surréalisme avec la matière de Bretagne. Outre Breton, le lecteur croisera Yves Tanguy, Angèle Vannier, Jacques Baron, Benjamin Péret, Lucien Coutaud, Annie Le Brun, Max Jacob et bien d’autres. Mais, premiers témoins et éveilleurs, les hauts lieux de Bretagne, de Brocéliande à Ouessant, hantent le livre. Ils en sont le véritable sujet, eux qui habitent les esprits qui croient les habiter.

L’ouvrage, publié avec l’aide et le soutien de la Bourse Sarane Alexandrian de la Création d’avant-garde de la SGDL, se clôt sur deux lettres d’André Breton à Joyce Mansour.

Les surréalistes et la Bretagne de Bruno Geneste et Paul Sanda, Editions Editinter.

Édition Editinter, BP 15, 91450 Soisy-sur-Seine, France.
www.editinter.fr


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