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"La nuit se déchire à Tours" de Philippe Pivion
Un roman historique sur l’année 1920

La création du Parti communiste français a donné lieu à de nombreuses publications à l’occasion de son centenaire. Parmi elles, l’Humanité a publié chaque semaine pendant plusieurs mois un chapitre du roman  La nuit se déchire à Tours de Philippe Pivion. L’originalité de cette publication tient bien sur à la forme littéraire choisie, dans un style qui est comme une réponse au souhait formulé par Gramsci d’une littérature révolutionnaire qui plonge ses racines dans « l’humus de la culture populaire telle qu’elle est ». Mais l’originalité ne s’arrête pas là. Il y a dans ce roman un véritable apport historique. Le plus évident tient au rôle joué par Daniel Renoult lors de cette période. Ce personnage était jusque-là plutôt effacé de la mémoire historique (est-ce du côté communiste parce qu’il fut blamé par l’Internationale, ce qui à l’époque mettait au bord de l’exclusion, ou parce que son frère était député radical, et de l’autre côté parce qu’il resta constant jusqu’à sa mort dans son choix communiste malgré les vicissitudes de sa mise à l’écart de la direction ?). Au-delà de ce personnage, c’est tout le contexte que fait vivre Philippe Pivion, par exemple la zone qui donna naissance à ce qu’on appela la maladie numéro 9, en fait la peste ; la grande grève des cheminots et une répression inouie contre la CGT ; les diatribes xénophobes d’un député socialiste de Saône-et-Loire ; le camp de Jablonna ouvert par le régime blanc polonais pour interner des soldats juifs en qui il n’avait pas confiance pour sa guerre contre la Russie révolutionnaire ; la lettre de Clara Zetkin à Lénine au lendemain du congrès de Tours pour s’offusquer des oukases de Zinoviev ; tout cela, comme bien d’autres faits est vérifié par un énorme travail historique.

S’agissant de l’adhésion à l’Internationale, l’apport est de montrer qu’il s’agit d’un courant populaire et non pas d’un débat interne au sein du Parti socialiste. La découverte de la chanson Vers l’Internationale (voir ci-dessous), chantée dans les meetings, en est une illustration. D’ailleurs Léon Blum lui-même parle au congrès de Tours de « mouvement » pour l’adhésion.

Ce roman fait suite aux Assassins de la paix, sur la conférence de la paix et le Traité de Versailles, publié en 2019 sur le site de l’Humanité. L’espoir formidable de paix et de justice placé en Wilson s’y évanouissait devant la réalité d’un nouveau partage impérialiste du monde. C’est ce même espoir qui renait avec Lénine et les bolcheviks au travers du mouvement pour l’adhésion à l’Internationale.

Le roman se conclut sur l’internement de Renoult au camp de Gurs après l’interdiction du PCF par Daladier en 1939. C’est la même histoire, de 1920 aux pages glorieuses de la Résistance et de la Libération.

Eric Le Lann

Le roman n’est pour l’instant accessible qu’aux abonnés de l’Humanité :
https://www.humanite.fr/blogs/la-nuit-se-dechire-tours-21-eme-et-dernier-chapitre-decembre-janvier-1920-les-adhesions

La biographie de Daniel Renoult est accessible sur le Maitron :
https://maitron.fr/spip.php?article89795

Ci-dessous la partition de la chanson Vers l’Internationale

PDF - 6.4 Mo

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