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La Fête de l’Humanité : un miroir du mouvement populaire
Pedro Da Nobrega a lu le livre "La Fête de l’Humanité, 80 ans de solidarité"

À l’heure où la Fête de l’Humanité célèbre son 80ème anniversaire, s’interroger sur les raisons qui font qu’elle reste aujourd’hui la plus grande fête populaire de France avec une ambiance à nulle autre pareille, alors que le contexte politique depuis sa création a considérablement évolué, c’est aussi se pencher sur son histoire. Et c’est aussi constater à quel point son évolution illustre les différentes phases du mouvement populaire de ce pays, à quel point elle peut, dans une sorte de dialogue constant, en constituer le miroir. Tout autant qu’un balcon sur le monde avec une dimension internationaliste dès la première heure. L’ouvrage de Valère Staraselski La Fête de l’Humanité, 80 ans de solidarité offre à cet égard une mine d’informations et un regard empli d’humanité justement sur ce grand-rendez vous politique. Il a choisi un découpage sur cinq grandes périodes en partant de la perception qu’il avait de la dynamique propre à chaque période historique. Sans garder la même segmentation, mais riche de la somme d’informations qu’il divulgue, nous allons essayer de revenir sur ces 80 ans.

La première Fête, qui se tient le 7 septembre 1930 au parc Sacco-et-Vanzetti, à Bezons, est le prolongement de la conférence des Comités de Défense de l’Humanité ( ces CDH si familiers à des générations de militants) de la région parisienne à l’heure où le pouvoir cherche à étrangler financièrement le journal, en déclarant en faillite un des principaux créanciers du journal, la Banque Ouvrière et Paysanne. Un gouvernement fruit d’une alliance entre la droite et les Radicaux-Socialistes, dirigé par un représentant de la droite André Tardieu et dont fait partie, comme ministre du Travail, un certain Pierre Laval. Le PCF est en butte à une répression féroce, notamment due à la lutte menée contre la guerre du Rif. Nombre de dirigeants communistes dont Pierre Sémard, syndicaliste cheminot et secrétaire général de 1924 à 1928, Benoît Frachon et un mineur du Pas-de-Calais devenu après libération en 1930, le secrétaire général, Maurice Thorez, ont connu la prison et les effets de la crise de 1929 se font durement sentir. C’est donc un esprit de résistance qui anime cette première fête, marquée aussi par le débat qui anime le PCF et l’Internationale Communiste à l’époque, entre les tenants de la ligne « classe contre classe » qui refusent toute alliance avec les organisations socialistes et ceux qui défendent la nécessité de l’unité d’action pour les batailles qui s’annoncent. Marcel Cachin est alors directeur du journal et on ne trouve, lors de cette première fête, qu’un seul stand de province, celui d’Alès. La présence des derniers communards constitue un des faits marquants de cette fête.

Cette fête va, au long des années 30, d’un acte initial de résistance, se muer en rendez-vous majeur politique, social et culturel dont la spécificité et le succès tiennent certainement à l’imbrication de toutes ces dimensions, d’une ambition sociale, culturelle et politique qui s’exprime dans la convivialité. Son évolution traduit aussi celle d’un mouvement populaire qui a grandi, mûri dans les luttes contre la montée du fascisme, et a investi les terrains de la culture dans son espoir d’un nouvel idéal. Le sport également y prendre une place privilégiée dès le départ.

Si la ligne du « Front Unique » l’a emporté, la montée des fascismes européens et les menaces de guerre seront au cœur de son évolution. Dans la ligne de la bataille anticolonialiste, un stand indochinois sera présent dès 1933. Elle s’installe en 1932 à la clairière des Quatre-Cèdres, à Garches, où elle restera jusqu’en 1938, pour la dernière Fête avant la deuxième guerre mondiale. Dans cette période deux thèmes dominent : l’unité d’action face au fascisme qui s’avance et la guerre d’Espagne, premier terrain d’affrontement avec les puissances de l’axe.

La Fête de 1936 est à ce titre exemplaire de ces années, marquée évidemment par la victoire du Front Populaire car elle illustre tout le bouillonnement créatif de la culture ouvrière dans cette période en prenant une ampleur inégalée avec 300 000 participants ainsi qu’une présence beaucoup plus large des organisations régionales (dix régions françaises représentées). On peut même y assister à un défilé des provinces françaises avec 400 participants en costumes régionaux. La guerre d’Espagne est donc au cœur de cette édition avec une grande collecte pour les républicains espagnols et l’apparition du cinéma avec la projection du film La Lutte héroïque du peuple espagnol . Les concerts se multiplient, les bals durent jusqu’à la nuit, les ballets se produisent sur la scène de la Fête et l’on verra même dix avions de la Fédération populaire des sports aéronautiques survoler la Fête. Un parc de culture pour enfants est dressé dans une fête populaire pour la première fois en France. La multiplicité des spectacles traduit toute l’ambition sociale et tout l’appétit de culture de la classe ouvrière.

Il y a dans cette fête simultanément toute l’allégresse et l’enthousiasme nés de cette nouvelle période et de ses conquêtes comme pour évacuer aussi l’angoisse que font planer sur l’avenir les menaces du fascisme et de la guerre.

Elle prendra l’année suivante une dimension internationale avec, pour la première fois, la venue de délégations étrangères anglaise, belge et suisse à la Fête et la présence de l’Union soviétique avec la reproduction de son pavillon à l’Exposition universelle de Paris.

L’édition de 1938, dernière fête avant le déclenchement du conflit mondial, sera la somme de tous ces sentiments contradictoires, dans un climat de désenchantement que renforcent les mesures anti-sociales prises par le nouveau Président du Conseil, le radical Daladier. La poursuite de la politique de non-intervention en Espagne à l’heure où le camp républicain est en grande difficulté face à l’avancée des troupes franquistes, la passivité de la France et des gouvernements occidentaux à l’égard des menées belliqueuses de Hitler qui a annexé l’Autriche en mars (l’Anschluss) et menace la Tchécoslovaquie contribue à ce climat. La fête se tient le 4 septembre et les accords de Munich, scellant la démission de la France et de la Grande-Bretagne face aux appétits nazis seront signés à la fin du même mois. Les députés communistes seront les seuls à s’opposer à la ratification de ces accords qui signeront l’éclatement d’un Front Populaire déjà bien mal en point. Elle sera marquée par la disparition de Paul Vaillant-Couturier, rédacteur en chef de l’Humanité, mort d’un infarctus en octobre 1937, encore dans toutes les têtes et un hommage lui est rendu.

À l’image des combattants des Brigades Internationales, beaucoup de ce qui a été semé et construit dans ces années, servira dans la terrible bataille de la résistance contre l’occupation. Cette chape de plomb et de terreur qui s’abat pour de longues années ne verra la Fête ressusciter qu’après la fin du conflit, où elle s’installe en 1945 pour de longues années à la clairière de Reuilly, à Vincennes. Elle garde comme date le début du mois de septembre.
La Fête de cette année-là est une édition particulière, marquée par l’enthousiasme de la victoire et de la paix reconquise, et, après tant d’années noires, les espoirs plus fous en l’avenir, symbolisés par le Programme du Conseil National de la Résistance et les premières grandes mesures sociales et politiques comme les nationalisations et la Sécurité Sociale qui sera mise en œuvre par l’ordonnance du 4 octobre de cette année. Le droit de vote conquis par les femmes le 21 avril 1944, aux termes de l’article 17 de l’ordonnance d’Alger, leur a permis de voter pour la première fois aux élections municipales des 29 avril et 13 mai 1945.

Fête particulière car encore empreinte d’une certaine dynamique unitaire venue des années 30 et des combats communs menés contre le fascisme, sans la menace qui pesait alors sur l’avenir. La guerre froide n’est pas encore à l’ordre du jour, le Parti Communiste est au gouvernement et son influence sur la société française peut se mesurer à deux chiffres : le Parti communiste français célèbre son millionième adhérent sur une Fête où se presse un million de visiteurs. Les enjeux de la reconstruction du pays sont illustrés par un éloge de Maurice Thorez aux travailleurs et particulièrement aux mineurs, dont il est issu, qui ont fourni un effort considérable pour approvisionner le pays en charbon nécessaire à sa renaissance. Les stands se comptent par centaines et, grande première, la Fête est filmée pour les actualités cinématographiques et radiodiffusée le soir même.

La période suivante, jusqu’en 1958, est marquée par le contexte de guerre froide et par l’internationalisation des enjeux. Par le biais des luttes pour l’indépendance des peuples colonisés et des guerres coloniales qu’elles vont engendrer en Indochine et en Algérie notamment. Avec la mise en œuvre du Plan Marshall et l’exclusion des communistes du gouvernement en 47 commence à se creuser le fossé avec la composante socialiste. Mais la Fête se développe et trente départements sont présents en 1948. En avril 49, la création de l’Otan accentue la fracture Est-Ouest.

Les tensions mondiales, marquées par le déclenchement en 1950 de la guerre de Corée, après la victoire des communistes chinois en 1949, mais aussi par le durcissement du conflit colonial en Indochine imprègnent ces premières années, avec des figures comme le militant communiste Henri Martin, arrêté le 13 mars 1950 pour s’être opposé à la guerre contre le peuple vietnamien et qui ne sera libéré qu’en 1953, année de la mort de Staline en mars, événement qui ne manquera pas de marquer cette Fête. 54 voit la création de la Cité Internationale et la victoire du peuple vietnamien ainsi que le déclenchement le 1er novembre de la guerre d’indépendance en Algérie. De très violents conflits sociaux, notamment celui des mineurs durement éprouvés par la terrible répression incarnée par le Ministre de l’Intérieur socialiste Jules Moch, sont aussi l’occasion de grands moments de solidarité. La vignette est arrivée en 1952 et la programmation artistique s’étoffe d’année en année.

La conférence de Bandoeng en avril 1955 signe le lancement du mouvement des pays non-alignés, qui milite contre l’impérialisme pour la reconnaissance des droits des pays émergents mais refuse de s’enfermer dans la logique des blocs. Les grandes figures en sont l’égyptien Nasser, l’indien Nehru et l’indonésien Soekarno. Le PCF réagit violemment contre la revendication du Mouvement du Planning Familial pour le contrôle des naissances et 1955 voit l’implantation de la première Cité Commerciale regroupant les annonceurs.

1956 année charnière où les élections de janvier ont permis au PCF de redevenir le premier groupe parlementaire. Le PCF veut y voir un espoir de changer le cours des choses en Algérie. Il formule une proposition de gouvernement de gauche à Guy Mollet qui la rejette. Mais toujours accroché à cet espoir de paix, il vote les pleins pouvoirs que demande Guy Mollet. Ce vote se révèlera une tragique erreur et un marché de dupes dont Guy Mollet profitera pour accentuer la répression. D’autre part, la déstalinisation entamée en Union Soviétique, suite au rapport Khrouchtchev publié en février entraine un certain désarroi et soulève nombre d’interrogations. Des documents émanant de la Pravda sont exposés au stand de l’Humanité mais la frilosité reste de mise. L’Humanité va jusqu’à mettre en doute la véracité du contenu du rapport Khrouchtchev.

La Fête connaît pour la première fois un recul de sa fréquentation. Les évènements de la fin de l’année en Pologne et en Hongrie ne vont que creuser le malaise.

1957 marque aussi une rupture quand, à quelques semaines de la Fête, l’Humanité apprend que le conseil municipal de Paris lui refuse la clairière de Reuilly à Vincennes. Elle doit donc en catastrophe se rabattre sur le parc Montreau, à Montreuil. Les événements de Pologne en octobre 56 suivi du soulèvement hongrois ont été l’occasion du déclenchement d’une très violente campagne anticommuniste (les sièges de l’Humanité et du PCF ont été attaqués), que son combat anticolonial contre la Guerre d’Algérie n’a fait qu’accentuer. La Bataille d’Alger est l’illustration d’un durcissement du conflit avec l’utilisation de la torture comme arme systématique. L’arrestation d’Henri Alleg, qui sera torturé et publiera l’année suivante La Question pour dénoncer ces pratiques et l’assassinat de Maurice Audin, enseignant communiste anticolonialiste en sont d’autres exemples et l’Humanité voit plusieurs fois sa parution interdite.

La Fête 57, malgré un espace divisé par trois et des trombes d’eau qui la transforment en bourbier, connaît cependant un franc succès avec de nombreuses expositions (Fernand Léger, Jean Lurçat, Marc Saint-Saëns, Boris Taslitzky, André Fougeron…). Et des spectacles où se produisent entre autres Sidney Bechet, Line Renaud, Francis Lemarque et Mick Micheyl.

Celle de 1958 se déroule un mois avant le référendum sur la nouvelle Constitution, faisant suite au putsch du 13 mai 1958 qui a sonné le glas de la VIème République. C’est donc sous le slogan du « Non au plébiscite » qu’elle se tient. Elle est aussi marquée par la disparition de deux grandes figures communistes : Marcel Cachin, directeur historique de l’Humanité, décédé en février, et Frédéric Joliot-Curie, prix Nobel de chimie.

La période qui s’ouvre en 59, avec la victoire de la Révolution cubaine qui a chassé le dictateur Batista, sera marquée par l’accélération du processus des indépendances, la fin du conflit en Algérie avec des soubresauts tragiques, les référendums africains du Général de Gaulle en 1960, qui voient deux pays, la Guinée-Conakry et le Mali refuser le statut néo-colonial « d’indépendance association ». Sur la Fête 59, célébration du 100e anniversaire de la naissance de Jean Jaurès avec une exposition au stand de l’Humanité et du Comité Central. C’est l’année du premier passage de Paul Robeson, qui sera tellement ému de cette rencontre avec le public de la Fête qu’il promet de revenir et le fera. C’est aussi le début des nombreux concerts de Léo Ferré.
1960 voit l’arrivée de la Fête à La Courneuve, au Parc des Sports, où l’on salue les 40 ans du PCF. En novembre, élection de JF Kennedy comme Président des U.S.A..
En 1961, Youri Gagarine devient en avril le premier cosmonaute de l’histoire et en août débute la construction du Mur de Berlin. L’année est marquée par le putsch des Généraux à Alger et une montée de la violence qui voit l’OAS multiplier les attentats sur le territoire français et la répression policière s’accentuer avec notamment les dramatiques évènements du 17 octobre où des milliers d’algériens sont massacrés à Paris. Cette répression, avec Papon, Préfet de police de Paris, conduira à l’assassinat de neufs militants communistes à Charonne le 8 février 1962.
La Fête de 1962 est évidemment marquée d’abord par l’accession à l’indépendance du peuple algérien. Un grand hommage est rendu aux neuf communistes tombés au métro Charonne le 8 février 1962 et l’on note pour la première fois la présence du stand Al Houriya et du Parti communiste algérien. Une campagne de solidarité en faveur des antifascistes enfermés dans les prisons de Franco et Salazar est lancée par le Secours populaire. Premier spectacle de Jean Ferrat sur la grande scène, avec aussi au programme Philippe Clay, Raymond Devos, François Deguelt, Pia Colombo, Francesca Solleville. C’est l’année de la « crise des missiles » à Cuba, après l’agression états-unienne de la Baie des Cochons en 1961, où le risque d’un conflit mondial et nucléaire plane sur la planète. Les communistes de la Snecma dénoncent lors de la Fête le sacrifice de l’aéronautique civile sur l’autel de la force de frappe gaulliste.

Si cette crise est dépassée, 1963 voit l’escalade de l’agression états-unienne au Vietnam où les troupes US s’engagent massivement. Après les années difficiles ayant suivi la période de 1956 à 1958, le PCF se renforce et se rajeunit avec une participation très forte de la jeunesse à la Fête de 1963. L’aspiration à l’unité d’action, qui demeure un référent historique fait de la nécessité d’un « programme démocratique commun » le thème central de cette fête. Sur la scène, Jacques Brel revient avec les nouvelles « idoles », Claude François, qui fait un tabac, et les Chaussettes noires.

En novembre 1963 JF Kennedy est assassiné à Dallas mais la guerre au Vietnam s’étend, les bombardiers US pilonnant le Nord. Rupture entre l’URSS et la Chine et destitution de Khrouchtchev au profit de Brejnev. Coup d’état militaire fasciste au Brésil. Fondation en mai 1964 de L’Organisation de Libération de la Palestine. La mort de Maurice Thorez en juillet 64, remplacé au poste de secrétaire-général par Waldeck Rochet, plonge le PCF dans le deuil. Un hommage émouvant lui est rendu à la Fête de 64. C’est aussi le 60e anniversaire de l’Humanité qui a lancé une campagne en faveur des prisonniers de l’apartheid, notamment Nelson Mandela.

En avril 65, intervention US à Saint-Domingue contre le gouvernement progressiste de Bosch et en juin, coup d’état en Algérie où Boumediene remplace Ben Bella. Le leader noir-américain Malcom X est assassiné en février. Sur la fête, la paix au Vietnam est, avec la prochaine élection présidentielle, un des axes majeurs. La délégation du Vietnam, conduite par Le Duc Tho, y reçoit un accueil exceptionnel. Sur la scène triomphent Eddy Mitchell, Charles Trenet, Annie Cordy, Francis Lemarque ainsi que le Grand Music-hall de Cuba. Création de la Cité du Livre. En octobre enlèvement de l’opposant marocain et leader tiers-mondiste Ben Barka qui sera assassiné avec la complicité des services secrets français. En novembre, coup d’état anticommuniste en Indonésie où la répression fera entre 500 000 à 1 million de victimes. En décembre, aux élections présidentielles, l’aspiration unitaire amène le PCF à s’inscrire dans la logique majoritaire de la 5ème République en soutenant François Mitterrand comme candidat unique de la gauche. Le Général de Gaulle est réélu, non sans avoir été mis en ballotage au premier tour.
Première protestation signée Aragon publiée en janvier 1966 dans l’Humanité contre la condamnation à de lourdes peines de deux écrivains soviétiques, Youli Daniel et Andreï Siniavski. Signature d’un accord de désistement électoral entre le PCF et la FGDS. Début de la Révolution Culturelle en Chine. Série de coups d’états en Afrique qui installent des dictatures militaires favorables à l’Occident contre les dirigeants progressistes comme Nkrumah au Ghana. Le Général de Gaulle annonce la sortie de la France du Commandement militaire intégré de l’OTAN. En 66, le Congrès d’Argenteuil prône la rupture avec les théories staliniennes en matière culturelle. En octobre, création des Black Panthers aux U.S.A. La Fête retrouve en 1966 le pré de Vincennes, signe de l’ampleur qu’elle a prise. Si la grande scène est devenue le grand rendez-vous de toutes les vedettes de la chanson française - Johnny Hallyday, Gilbert Bécaud, Mireille Mathieu, Hugues Aufray cette année là- elle subit aussi l’influence de l’évolution de la société française où la course à la consommation fait florès. La Cité internationale s’est également densifiée et pour la première fois sont présents des représentants des cinq continents. Si la solidarité avec le Vietnam y tient une grande place, les prochaines élections législatives occupent les esprits.
1967 sera marquée par deux conflits : la Guerre des Six-Jours qui voit Israël s’accaparer de vastes territoires et la guerre du Biafra, qui ne s’achèvera qu’en 1970, fomentée par les appétits des multinationales du pétrole aux dépens des souffrances des peuples du Nigéria. C’est aussi en avril le coup d’état des colonels en Grèce qui instaure une dictature fasciste. Les élections législatives de mars 1967 donnent une très courte victoire à la droite qui frôle la défaite, les communistes passant de 41 à 73 députés. L’exposition Picasso crée l’événement à la Fête de 1967. On y commémore les 50 ans de la révolution d’Octobre et s’y affirme la solidarité avec le peuple vietnamien. Nino Ferrer, Juliette Gréco, Guy Béart sont les têtes d’affiche. Che Guevara est assassiné en octobre en Bolivie.

68 c’est d’abord l’offensive du Têt lancée par la résistance vietnamienne puis le meurtre de Marin Luther King, leader du mouvement pour les droits civiques aux USA. C’est aussi le début du Printemps de Prague et en France, un mai 68 qui débute par la contestation estudiantine dans les universités pour se transformer dans le plus grand mouvement social depuis 1936. Le parlement dissous le 30 mai les élections de juin donnent une nette victoire à la droite. Pendant l’été, le 21 août l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie pour mettre au pas le Printemps de Prague est condamnée en une de l’Humanité. Au Portugal le dictateur historique Salazar quitte le pouvoir mais le fascisme perdure. Coup d’état au Mali qui met fin au gouvernement de Modibo Keita. La fête, au cœur de la tourmente d’une année riche en bouleversements majeurs, est simultanément la traduction de ce bouillonnement mais aussi des interrogations nées de mai 68 et du Printemps de Prague. Une radio Huma va y émettre pour la première fois et l’Opéra de Paris dirigé par Michel Descombey s’y produit en hommage aux victimes d’Hiroshima.

En octobre, aux Jeux Olympiques de Mexico, les poings gantés de noir des athlètes noirs américains dénoncent le système racial des U.S.A.. La répression sanglante du pouvoir mexicain contre les étudiants est passée sous silence. Nixon est élu Président des USA.
Dubcek, l’incarnation du Printemps de Prague est limogé en avril 69. Le 27 avril, l’échec du référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation entraîne la démission du Général de Gaulle et la convocation d’élections présidentielles anticipées au mois de juin. Le PCF propose la candidature de Jacques Duclos que la SFIO refuse de soutenir. Cette division verra, malgré l’excellent résultat du candidat communiste (21,27%), deux candidats de droite – Pompidou et Poher – s’affronter au deuxième tour inspirant la célèbre formule de Duclos « Bonnet blanc et blanc bonnet » pour la victoire de Pompidou. Le 21 juillet, Neil Armstrong est le premier terrien à marcher sur la lune et le festival de Woodstock anime le mois d’août. La Fête est marquée par le décès quelques jours auparavant du père de l’indépendance vietnamienne, délégué au Congrès de Tours, Ho Chi Minh. Le programme illustre la dimension qu’a pris la Fête où se mêle aux militants et sympathisants un public beaucoup plus large : Jacques Dutronc, les Aphrodite’s Child, Michel Fugain, Pia Colombo, Georges Moustaki, Bill Coleman, Memphis Slim, Claude Nougaro, etc. le 50ème anniversaire du PCF marque l’édition de 1970. Victoire de l’Unidad Popular avec l’élection de Salvador Allende au Chili. Si la solidarité avec les peuples du Vietnam, du Cambodge et du Laos, où le conflit s’élargit, est au cœur de la Fête, celle-ci est devenue une institution incontournable même dans les grands médias. Mort de Nasser et en novembre du Général De Gaulle.

Les années suivantes sont d’abord celles des victoires des peuples mais aussi très vite celle de la réaction impérialiste.
La fête revient à La Courneuve en 1971 et ne la quittera plus. Elle s’institutionnalise en quelque sorte, se divise en espaces régionaux et sur la grande scène se produisent tous les grands noms de la musique française et internationale - Les Pink Floyd, Michel Polnareff, Joan Baez, Soft Machine, Paco Ibanez, Mikis Theodorakis, Pierre Henri, Magma, Leny Escudero The Who, Miriam Makeba, Country Joe, Gilles Servat, Gilles Vigneault, Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, Mouloudji, Robert Charlebois Leonard Cohen, The Kinks, Claude Nougaro Tom Paxton, Jacques Higelin, Moustaki, Serge Reggiani, François Béranger, Alan Stivell, Dick Annegarn, Colette Magny, Julien Clerc, Bernard Lavilliers, Maxime Le Forestier, Quilapayun, Peter Gabriel -. Les télévisions nationales réalisent des directs depuis la fête et les débats se multiplient. La lutte pour les droits des femmes, du manifeste des 343 « salopes » à l’adoption de la loi Weill en 1975, prend aussi toute sa place à la Fête. En 1971, la Jeunesse Communiste mobilise pour Angela Davis et l’on y célèbre le 100ème anniversaire de la Commune de Paris. Tous ces évènements traversent et irriguent une fête devenue un rendez-vous politique, social et culturel majeur dans le pays.

Comme la situation internationale qui voit l’embrasement de la péninsule indochinoise avec l’extension du conflit au Laos et au Cambodge pour aboutir à la défaite des USA en 1975. La mort de Mao en 76, le début de l’effroyable période « khmer rouge » au Cambodge, le conflit sino-vietnamien qui en découle, la fin de la Révolution Culturelle en Chine et la chute des khmers rouges suite à l’intervention vietnamienne. En Europe, le fascisme recule avec la Révolution des Œillets de 74 qui met fin à 48 ans de dictature fasciste au Portugal et aux guerres coloniales en permettant l’accession à l’indépendance de ses colonies africaines. C’est le début de la fin pour l’apartheid qui voit sauter le verrou occidental sur l’Afrique Australe. Fin de la dictature des colonels en Grèce la même année et plus tard du franquisme. Ces victoires sont largement saluées sur la Fête. Aggravation du conflit en Irlande avec le « bloody Sunday » en 1972 et début des « années de plomb » en Italie avec l’assassinat d’Aldo Moro en 1978. Début du processus d’élargissement de la Communauté Européenne. Guerre du « kippour » en 73 et choc pétrolier. Débats à la fête sur le devenir de l’industrie nucléaire dans une nouvelle politique de l’énergie. En Amérique Latine par contre, les coups d’état militaires fascistes s’enchaînent : Le 11 septembre 73 où Pinochet, avec le soutien des USA met fin dans le sang à l’expérience de l’Unidad Popular. En 1974, sur la scène de la Fête, cantate sur le Chant général de Pablo Neruda, par Mikis Theodorakis. Putschs aussi en Bolivie, en Uruguay, au Pérou, au Paraguay et en Argentine où la junte militaire massacre à tour de bras. C’est l’amorce de la contre-offensive impérialiste avec le règne des « Chicago Boys », inspirateurs des programmes économiques ultra-libéraux. Poursuite néanmoins de la politique de détente Est-Ouest avec la mise en œuvre du traité de limitation des armements stratégiques (SALT I), un thème souvent présent dans les fêtes de ces années-là.

En 1977, la Fête se tient quatre jours avant l’ouverture des négociations sur la réactualisation du programme commun. Toute la presse souligne son importance supérieure à l’ordinaire et Georges Marchais est interviewé en direct de la Fête pour la première fois par une chaîne de télévision (Antenne 2). Victoire nette de la gauche lors des municipales de 1977 après l’échec de François Mitterrand aux présidentielles de 74 mais changement du rapport de forces à gauche où le PS dépasse le PCF.

C’est aussi la décennie de la casse industrielle avec des conflits très durs, notamment chez les mineurs et dans la sidérurgie. Toujours en 77, présentation à l’Espace Midi d’une maquette de 5 mètres de long de l’avion A-200 (l‘ancêtre des Airbus) pour lequel les travailleurs de la SNIAS (Aérospatiale Toulouse) demandent la mise en construction immédiate. C’est l’épopée des Verts de Saint-Étienne et le chant du cygne pour Manufrance. En 1978 se tiendra d’ailleurs la 1re randonnée cyclotouriste, au départ de Saint-Étienne et Manufrance le mercredi matin pour une arrivée à Aulnay-sous-Bois le vendredi en fin d’après-midi (600 partants). 1979 accueille l’exposition Le rail, c’est la vie : moments de lutte des cheminots français contre la fermeture envisagée de 3 000 à 4 000 kilomètres de voies ferrées et la diminution prévue des effectifs de la SNCF.

Chute du Shah d’Iran en 1979 et instauration d’une « république islamique » dirigée par l’Ayatollah Khomeyni. Début de l’intervention soviétique en Afghanistan. La fête demeure cette formidable vitrine sur le monde qui donne à voir et à débattre sur toutes ces questions et reste un grand moment de solidarité.

Si les années 80 débutent dans un climat d’euphorie avec la victoire de François Mitterrand en 1981 et l’entrée de ministres communistes au gouvernement, cet enthousiasme va vite laisser la place aux désillusions. La culture de la délégation de pouvoir induit une confiance en l’exécutif qui bride le mouvement social à la différence de 1936. La présence pour la première fois en 1982 d’un stand de l’Association Nationale des Élus Communistes et Républicains témoigne de cette confiance mais dès 1984, après la sortie des ministres communistes du premier gouvernement Fabius, le désenchantement prévaut et les nombreuses luttes sociales - Talbot, Renault-Flins, Le Mans, Cléon, « Citroën » Rennes, Aulnay, SKF d’Ivry, Creusot-Loire, mineurs de Carmaux, sidérurgistes de Sacilor – vont reprendre le devant de la scène. Car la fête continue, ainsi qu’elle l’avait entamé dès les années soixante, à valoriser les savoirs-faires industriels de la France.

Sur le plan international, la reprise de la course aux armements symbolise la contre-offensive capitaliste incarnée par deux figures emblématiques, Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Dérégulation massive, casse des droits sociaux, soumission aux diktats financiers du capital, politiques de régression sociale impulsées par le FMI et la Banque Mondiale, les ravages sont nombreux. Le bloc soviétique se trouve sur la défensive, la contestation qui monte en Pologne autour de Solidarnosc, après les mouvements en Tchécoslovaquie à la fin des années 70, ne trouve pas de réponse politique. L’Armée Rouge s’enlise en Afghanistan et les oppositions s‘agitent dans plusieurs pays. C’est aussi pendant les années 80, toute la campagne de solidarité pour la libération de Nelson Mandela qui se déploiera sur plusieurs éditions. La bataille de Cuito-Cuanavale en janvier 88 voit l’armée angolaise soutenue par le corps expéditionnaire cubain mettre en échec l’offensive de l’UNITA appuyée par l’armée sud-africaine. Cette défaite majeure accentue la pression pour la fin de l’apartheid. En 1985, Soirée « Libérez Mandela » avec Manu Dibango, Salif Keita, Bernard Lubat, Max Roach et l’année suivante, célébration du 50e anniversaire du Front Populaire et des Brigades Internationales .

En 1986 catastrophe de Tchernobyl. L’impulsion de la glasnost et de la perestroïka à partir de 1985 sous l’égide de Gorbatchev est accueillie avec sympathie et intérêt sur la Fête, avec l’espoir d’une évolution qui redonne du sens au socialisme dans les pays de l’est européen. Les renoncements successifs de la gauche ont ramené la droite en 1986 au pouvoir en initiant les périodes de cohabitation. Cette même année, premières élections régionales de l’histoire. En novembre, grand mouvement étudiant contre les lois Devaquet, un jeune, Malik Oussekine, est tué par la police de Pasqua, sa sœur est présente sur la fête en 87. C’est en 1988 la célébration du bicentenaire de la Révolution Française avec aussi le premier défilé de mode Yves Saint Laurent sur la grande scène. Réélection de Mitterrand en 1988. Au Moyen-Orient, déclenchement de la première Intifada en Palestine et nombreuses initiatives de solidarité sur la Fête avec le peuple palestinien.

Les années 90 sont d’abord bien sûr celles de la chute du Mur de Berlin et de l’effondrement du bloc soviétique. La Guerre du Golfe en 1991 témoigne de cette nouvelle donne internationale. C’est en Europe l’éclatement de la Yougoslavie, où le rôle de l’OTAN sera fortement dénoncé sur la Fête, avec aussi le processus d’élargissement de la Communauté Européenne. Sommet de la Terre à Rio en 1992 et protocole de Kyoto en 1997.
En 1991, présences à La Courneuve d’Angela Davis et Leïla Shahid, d’Abraham Serfaty (libéré le vendredi précédant la Fête, après dix-sept ans de captivité dans les geôles marocaines).

C’est la perspective d’un règlement négocié de la question palestinienne avec les accords d’Oslo en 1993 entre Israël et l’OLP qui soulèvent un grand espoir sur la Fête.

Explosion de la révolution informationnelle et des nouveaux médias (Internet, téléphones portables, images numériques, etc.). Création sur la Fête d’un Espace multimédia.
Aboutissement d’un long combat avec la chute de l’apartheid en 91 et l’accession plus tard de Nelson Mandela à la Présidence. Johnny Clegg sur scène et concert antiapartheid avec Manu Dibango, Salif Keita, Michel Portal. L’Humanité fête ses 90 ans en 94. En 95, élection de Jacques Chirac à la Présidence et grand conflit social en France sur la question des retraites qui aboutit à la victoire de la gauche plurielle lors des législatives de 1997 et au retour des communistes au gouvernement. Message télévisé de Nelson Mandela adressé à la Fête 1996, depuis Pretoria.
Les doutes de militants du PCF sur la participation gouvernementale et l’ouverture du capital d’entreprises publiques s’expriment à la Fête. Solidarité avec l’Algérie et la Palestine En 1998 la France « Black Blanc Beur » avec la victoire de l’équipe de France de football à la Coupe du Monde en 1998 à Paris. Clôture de la Fête par le passage sur l’écran de la grande scène des meilleurs moments du Mondial de football.
L’Humanité n’est plus en 99 l’organe central du PCF.
En 2000, dans la lignée du Congrès de Martigues, la Fête est l’occasion de vifs débats sur le sens de la « mutation ».

La première décennie du 21ème siècle est marquée par les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center à New-York que l’administration Bush utilise pour, sous couvert de « lutte contre le terrorisme », mettre à mal les libertés publiques et accentuer sa politique d’agression interventionniste, dans une entreprise impérialiste de recolonisation. Guerre en Afghanistan contre les Talibans et Al-Qaïda, pourtant armés et financés au départ par les USA. Agression contre l’Irak où la France se distingue en refusant de suivre le diktat états-unien. De nombreux débats et rencontres sur la Fête notamment en 2003 lors d’une rencontre avec les envoyés spéciaux de l’Humanité en Irak, Palestine, Afghanistan, Algérie.

Campagne pour Mumia-Abu-Jamal. Déclenchement de la deuxième Intifada (Al-Aqsa) en 2000, après l’impasse née du non respect par Israël des accords d’Oslo. Mobilisation pour la libération de Marwan Barghouti. Émergence en Amérique Latine d’une vague progressiste entamée en 1998 avec l’élection de Hugo Chavez au Venezuela. Le mouvement alter-mondialiste se structure (forums sociaux mondiaux et régionaux) à partir de la contestation du rôle des institutions financières internationales (OMC, FMI, Banque Mondiale). Ces deux questions vont animer nombre de débats sur la Fête, et nourrir aussi les initiatives et échanges suscités par le projet de Constitution Européenne, qui voit de nombreuses voix, dont les communistes, réclamer la tenue d’un référendum à ce sujet. En 2002, l’onde de choc de la présidentielle, qui voit Le Pen accéder au second tour et le très mauvais score de Robert Hue marquent la fête. 2004 une exposition marquante : « Cent peintres pour un siècle d’Humanité. » En 2005 en France, victoire du Non lors du référendum sur la Constitution Européenne, qui anime la fête de cette année, mais ne trouve pas, faute de dynamique unitaire, de traduction politique.
70e anniversaire du Front populaire en 2006 dans une fête où l’on célèbre la victoire sur le CPE.

Le mouvement des sans-papiers prend de l’ampleur et marque une présence régulière à la Fête, y faisant une étape de leur Tour de France en 2001 avec l’appui de 131 écrivains. Ce sera aussi le cas du mouvement des intermittents du spectacle. La nouvelle scène, le rap et les musiques « actuelles » se font plus présentes sur scène : IAM, les précurseurs en 94, Manu Chao, Zebda, Sanseverino, MAP, Keny Arkana, Grand Corps Malade, Kery James, etc.. 2007 voit l’élection de Sarkozy et le très faible score de Marie-Georges Buffet.
Après les grands traités signés à Rio et Kyoto la décennie précédente, les enjeux écologiques et le codéveloppement durable entre les peuples vont prendre une place croissante dans la Fête. Car cette décennie voit la multiplication des dérèglements climatiques et des catastrophes naturelles (ouragans, tremblements de terre, tsunami, etc.). D’innombrables initiatives porteront sur ces thèmes, notamment sur la question des OGM, comment nourrir la planète, la mondialisation ou comment concilier écologie et développement. 

Hommages à Mahmoud Darwich et Aimé Césaire et création d’un village de l’emploi à la Fête. Fin 2008, agression israélienne meurtrière contre la Bande de Gaza. Élection d’Obama, premier Président noir des USA. En 2009 sur la Fête, célébration du 150e anniversaire de Jean Jaurès et hommage au grand mouvement social des Antilles sous l’égide du LKP. Campagne pour la libération de Salah Hamouri. 70e anniversaire de la Retirada et présentation du film L’Armée du crime sur la grande scène avec Robert Guédiguian pour une Fête qui revient à ses sources.

Car la Fête de l’Humanité demeure, au-delà des évolutions de l’influence du PCF, un grand rendez-vous politique, social, artistique et culturel unique en France dont le succès ne se dément pas. Elle reste aussi un grand forum international où des générations de visiteurs ont pu parcourir le monde au gré des stands de la Cité internationale comme jamais ils n’auraient pu le faire autrement. Il en va de même pour l’accès à la culture, des grands noms de la musique aux remarquables expositions, en passant par le Village du Livre où chacun peut aller à la rencontre des auteurs. Une oasis de convivialité et de fraternité dans un monde sans pitié, c’est peut-être tout cela qui a inscrit la Fête de l’Humanité dans l’imaginaire collectif et lui permet de perdurer au-delà des vicissitudes des évolutions politiques et institutionnelles.

27 août 2010


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