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Dans un même bateau
Thierry Renard nous parle de Césaire et Camus

Dans la lumière, le monde reste notre premier et notre dernier amour.
Albert Camus,L’Homme révolté

Buvons, mes nouveaux amis, et chantons.
Chantons le jour conquis et la fin des tyrans.

Aimé Césaire, Une Tempête

En 2013, l’Espace Pandora a choisi pour fil rouge la lumière du soleil et la pensée de midi. Une lumière qui ne va pas sans l’ombre, et une pensée qui éclaire les chemins du doute et de l’absurde.
L’Espace Pandora aime mêler les voix, les voix d’illustres aînésdisparus à celles d’écrivains et artistes d’aujourd’hui.

2013 est une année particulièrement fournie, puisque nous y célébrons au moins deux centenaires, celui d’Albert Camus et celui d’Aimé Césaire. Deux voix fortes et libres du vingtième siècle. Deux écrivains d’expression française nés en dehors de l’hexagone, loin des centres névralgiques et de l’intelligentsia parisienne.
Leur rendre hommage, c’est les rendre vivants, bien plus vivants, encore, que les vivants du moment.

Pourquoi Camus ? Parce qu’il nous accompagne depuis le lever du jour jusqu’au coucher du soleil. Son œuvre dévoile encore sa part de vérité, sur le monde et sur les hommes, et défie notre pensée contemporaine.
Albert Camus est l’homme du refus sans le renoncement. Sa pensée est celle d’un esprit vif dont la morale n’est dictée par aucune contrainte idéologique ou religieuse.

Et pourquoi Césaire ? Parce que ses textes témoignent tous d’une liberté « grande », totale, liée à un sentiment, profond, d’insoumission. Aimé Césaire réinvente notre langue en la rendant plus sonore encore.
Ses poèmes comme ses discours nous apprennent que l’injustice est toujours là, présente, derrière le « haut » mur des apparences.

Camus, Césaire, deux artistes confrontés à la réalité et à une actualité toujours aussi brûlante. Deux géants sous le porche du temps et des nombreux conflits d’un siècle ensanglanté et cependant nourri des plus solides espérances.
Le premier fut aussi journaliste, un journaliste engagé, et philosophe — même s’il n’aimait guère cette dernière appellation. L’ensemble de ses articles, chroniques et carnets doit être revisité sans tarder.
Le second fut un homme politique de terrain – parfois miné – faisant se côtoyer sans cesse la scène monde et la scène humaine, géographie et histoire, réalisme et onirisme.

Ensemble ou séparés, ils poursuivent de leurs échos lointains mais familiers, ici et avec nous, les promesses compliquées de ce tout nouveau siècle. Ils accompagnent nos fabuleux destins sur la route d’un monde plus libre, plus créatif, donc plus humain.
La pensée de midi, c’est la pensée du mouvement, des actes décisifs. Mais c’est, encore, la pensée de la contemplation et d’un certain bonheur de vivre.

Antilles et Méditerranée, il fallait simplement y penser. Amérique et Afrique, là encore le tour n’était pas joué. Et puis il y a, bien sûr, au milieu de ces vastes étendues, notre vieille Europe – qui a bien du mal à se continuer.
Albert Camus. Aimé Césaire. Ils ne sont plus seuls, désormais. Avec eux, des artistes et des écrivains de notre temps.


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