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Christophe Dauphin
Rémi Boyer évoque "L’ombre que les loups emportent (poèmes 1985-2000)"

L’ombre que les loups emportent (poèmes 1985-2000) par Christophe Dauphin, Les Hommes sans Epaules Editions.

Christophe Dauphin est un poète majeur du monde contemporain, un poète qui assume pleinement la fonction d’éveilleur, fonction traditionnelle du poète. C’est dans le choix de l’alternative nomade que Christophe Dauphin transmet, avec une grande originalité, non une connaissance, mais un art de se relier librement au réel.

Il maintient en alerte, une double alerte, l’une pour la personne afin qu’elle ne se laisse pas engluer par la bêtise envahissante, l’autre à la l’individu, la part indivisible, afin qu’elle préserve les chemins sinueux qui conduisent à l’être.

Poèmes de queste, profondément initiatiques, voyages au centre de soi-même, ses textes sont sans concession au monde des apparences. C’est le réel qu’il veut, et rien d’autre, ce réel qui pointe dans le temps du rêve où les mots se défont pour s’assembler dans une langue inconnue qui résonne comme la cloche du monastère qui annonce l’heure du silence, tout prêt du sommet de la montagne. Réenchantement des mondes, les poèmes de Christophe Dauphin libèrent les espaces des carcans de préjugés des mondes normés afin que l’esprit se déploie.

Après Totems aux yeux de rasoir, poèmes 2001-2008, ce nouveau recueil rassemble les poèmes de la période 1985-2000 dans un volume de près de 500 pages. Essayiste et critique littéraire, Christophe Dauphin, inscrit consciemment dans le poème continu de la vie, laisse une trace subtile avec l’encre des émotions.

Lire le réel et l’éclairer de nos rêves (extrait)

lire le réel et l’éclairer de nos rêves
parce qu’en face
le mensonge est une assiette en orbite
parce qu’en face
le vide invente sa danse
le monde a été coté en bourse
la poésie est devenue un objet langagier

la déchirure
loge dans le ventre de la nuit
la déchirure
s’opère dans la chair des mots

l’alphabet
est une feuille de verre dans les poings du hasard

l’émotion
est l’expression sensible
intime
authentique
et profond de l’être
la rue du débarcadère de l’aube dans tes yeux fermés

ce n’est pas la crainte de la folie
qui nous forcera à laisser en berne le drapeau de
l’imagination
 [1]

l’émotion
n’appréhender le monde
la vie
que par le biais de ses émotions
de ses pulsions
de ses désirs
la liberté totale en poche
le nom de l’autre
comme le mot de passe
de ta main dans la mienne

Christophe Dauphin défend une « poésie liée au peuple ». C’est bien de « l’homme libre » qu’il s’agit. « Sans le poète, nous dit-il, il n’y a ni rêves, ni miroirs ».

Les Hommes sans Epaules, 8 rue Charles Moiroud, 95440 Ecouen, France.
www.leshommessansepaules.com/

Notes :

[1André Breton, Le Manifeste du surréalisme (1924)


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