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Abd el-Kader, le combat de la tolérance
Par Valère Staraselski

Juillet 1966, 83 ans après sa mort à Damas, la dépouille d’Abd el-Kader a été rapatriée en Algérie où il est considéré comme le père de la Nation. Les impressionnantes images de ce retour, visibles sur internet, rappellent que la réalité des nations n’est pas une vue de l’esprit.

Qui était t-il au juste ? Et dans quel contexte a -t-il joué un rôle historique de premier plan ? Yahia Belaskri offre sur le sujet un ouvrage concis, complet et très éclairant.

1830, les troupes françaises débarquent en Algérie alors sous régence ottomane. Le bey de Tunis, vassal de la France, occupe la province d’Oran. Abd el-Kader mène la résistance. Du compromis passé avec le Général Desmichels qui le reconnaît émir des croyants en échange de la reconnaissance par ce dernier de la souveraineté de la France en passant par des alliances et des ruptures, les hostilités finiront par reprendre. Le libéral conservateur Alexis de Tocqueville préconise :

« Le second moyen, après l’interdiction du commerce, est de ravager le pays et nous devons le faire soit en détruisant les moissons à l’époque de la récolte, soit dans tous les temps en faisant de ces incursions rapides qu’on nomme razzias pour s’emparer des hommes et des troupeaux. »
De part et d’autre, horreurs infinies et infernales de la guerre…
Abd el-Kader capitule, prisonnier en France puis libéré, il séjourne à Constantinople puis à Damas où il parvient à sauver plusieurs milliers de Chrétiens maronites des massacres perpétrés par les Druzes musulmans. Pour cela, il sera fait Grand-Croix de la légion d’honneur.

Homme de religion, il écrivait, bien loin du wahhabisme triomphant d’aujourd’hui, renforcé par le pacte du Quincy de 1945 entre le président Roosevelt et le roi Ibn Saoud, et renouvelé en 2005 pour 60 ans par W. Bush, portant notamment sur « le nécessaire et inconditionnel soutien au leadership saoudien dans la région et sur l’approvisionnement des USA en pétrole » - ceci :

« Notre Dieu et le Dieu de toutes les communautés opposées à la nôtre sont véritablement et réellement un Dieu unique … Il S’est manifesté dans la personne du Christ et des moines, ainsi qu’Il le dit dans le Livre. Aux Juifs, Il s’est manifesté sous la forme d’Uzayr et des rabbis… »

Pas de rejet de l’autre en tant qu’autre donc.

Abd el-Kader, le combat et la tolérance, Yahia Belaskri. Edition Magellan & Cie. 141 pages. 19, 50 euros


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