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PS : l’état de grâce
Par Jérôme Anciberro

Nous ne connaissons encore ni le résultat, ni le nombre de votants du premier tour de la primaire socialiste, cette dernière information étant d’ailleurs peut-être plus importante que la première. Mais nous savons déjà que, grâce à ce processus préélectoral inédit en France, le Parti socialiste a réussi un pari qu’on pensait désespéré : intéresser les Français à la politique et, surtout, à quelques idées défendues par ses principaux ténors. Les audiences des deux premiers échanges télévisés entre les six candidats en témoignent.

Bien sûr, on ne sait pas combien de temps durera cet état de grâce. Bien sûr, il faut faire la part de la mise en scène et des calculs carriéristes. Bien sûr, on a encore du mal à discerner en quoi le PS serait de nouveau porteur d’un véritable projet de transformation sociale. Mais pour une fois que les électeurs ont la possibilité d’assister à ce qui ressemble malgré tout à un début de débat politique, il n’est pas interdit de se réjouir et, accessoirement, de méditer sur cette amusante prophétie de Bernard-Henri Lévy prononcée en juillet 2009 : « Le PS est mort. »

Il n’est pas mort, donc. Et ce en dépit de l’élimination prématurée de son candidat « évident » (DSK), de sa tendance aux déchirements internes et de ses difficultés à produire un agenda politique clair et un discours théorique à peu près cohérent. Ce parti fatigué a réussi à réoccuper une place centrale grignotée un temps par la gauche radicale, le centrisme moral de Bayrou et même le libéralisme décomplexé de la droite sarkozyenne.

Cette dynamique générée par la primaire devra être entretenue et renouvelée. La fièvre de la présidentielle et l’envie d’en finir avec l’ère Sarkozy y pourvoiront quelque temps. Mais après ? Il faudra sans doute revenir aux questions qui fâchent : la gauche doit-elle se contenter de gérer la marche folle du capitalisme sans proposer un autre modèle de société ? Peut-elle encore envisager l’économie autrement qu’en termes de croissance ? Est-elle capable de s’interroger sérieusement sur les effets écologiques, culturels et éthiques d’un libéralisme destructeur se présentant comme l’ultima ratio de toute politique ? Mais peut-être ne sont-ce là que des questions secondaires...

Chronique publiée dans Témoignage Chrétien le 5 octobre 2011


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